Le tissu adipeux est une réserve essentielle d’énergie. Mais il joue aussi un rôle inattendu en servant de véritable « film à bulles » ultra-stable pour protéger les parties fragiles du squelette.

Chez les mammifères, le cartilage agit comme un coussin protecteur au sein du squelette. Cette propriété repose sur sa matrice extracellulaire riche en collagène, qui entoure les chondrocytes (cellules du cartilage), lui conférant son élasticité et son rôle d’amortisseur. Mais cette explication ne suffit pas à comprendre toute la complexité du phénomène.

Raul Ramos, Maksim Plikus (UC Irvine) et leurs collègues ont publié dans Science une étude montrant que les lipochondro­cytes jouent également un rôle clé dans les propriétés biomécaniques du cartilage, notamment au niveau des oreilles, du nez et du larynx. Décrits pour la première fois en 1850, ces lipochondrocytes sont en réalité des structures remplies de ­lipides (dans cette étude, marquées par la protéine fluorescente GFP). Leur fonction protectrice peut être comparée à celle du film à bulles utilisé pour emballer des objets fragiles.

Bien qu’ils ressemblent aux adipocytes, les cellules classiques du tissu adipeux, leur formation et leur métabolisme suivent un processus totalement différent. En effet, les lipochondrocytes sont indépendants du métabolisme général. Que ce soit chez des souris ­obèses ou en état de jeûne prolongé, cette bulle protectrice reste étonnamment stable et conserve sa structure intacte.

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Beeld: Plikus Lab, University of California, Irvine

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